L'HOMME AFFABLE

L'homme affable
L'homme affable

L'homme affable est paru en 2007 aux éditions LE CABESTAN.

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Les premières fables du recueil ont été écrites au début de mes études de médecine et les dernières en 2007. L'observation de la nature humaine, inhérente à ma profession, a été sans aucun doute le moteur et la source d'inspiration de l'homme affable.

Dans la fable, il y avait (et il y a toujours) tout ce qui me plait. A commencer par raconter une histoire. Tout simplement. Et puis une idée, un thème que je voulais exprimer. Le recueil comprend 10 parties, de chacune environ 15 fables. Beaucoup sont tirées d'Esope ou La Fontaine ; beaucoup sont aussi de mon invention.

Ce qui m'a attiré aussi dans la démarche d'écrire des fables est également leur charge, leur poids historique dans la chronologie de la littérature. La fable est certainement le premier des genres littéraires qui ait existé. Les transmissions orales des premiers hommes devaient être de simples histoires, avec des morales, des conseils de bon sens. Les premiers textes connus (en dehors de textes de loi ou administratifs) ont souvent été des fables, mettant en scène des hommes, des plantes, des animaux, aussi bien dans les civilisations de l'Indus, de Mésopotamie, d'Egypte ou arabiques. Les fables de Kalila et Dimna ont pour origine l'Inde ; et elles ont été transcrites d'abord en Perse puis dans le monde arabe au début du XIII° siècle où elles furent merveilleusement illustrées  (voir diaporama). Elles ont ensuite diffusé en Europe au XVII° siècle, et La Fontaine, lui-même, s'en est inspiré.

 

DECOUVREZ LE MONDE MERVEILLEUX DES FABLES DE KALILA ET DIMNA

Contrairement à ce que l'on croit souvent, les fables ne sont pas, loin s'en faut, destinées aux seuls enfants ! les morales sont souvent sentencieuses, cruelles : souvenez-vous : "la raison du plus fort est toujours la meilleure" !

 

Mais voici maintenant quelques "morales" tirées de "l'homme affable" :

 

 

                    Préfère une vie forte à toute éternité !     'Le poisson volant" (livreI fable1)

 

On insulte bien mieux du haut d'une falaise !     "Le teckel et le chat" (livreIV fable9)

 

                    On voit nos différences,

                    Jamais nos ressemblances.     "Le chien et le renard" (livreVIII fable7)

 

Bérégovoy, Coluche et tant d'autres encore :

Souillés de leur vivant, adulés à leur mort !     "Le vautour et le buffle" (livreIV fable12)

 

                    Quand on est bête de nature,

                    Toute la vie ça dure.                  "Le renard, la belette et le bouc" (livreIX fable11)

 

 

 

 

DEUX FABLES EXTRAITES DE "L'HOMME AFFABLE" :

 

LE PECHEUR ET LE VIEUX MARIN 

 

Un homme pêchait seul au bord de l'océan.

Le bouchon à ses pieds, il s'étonnait pourtant

De ne sortir que du fretin.

-"Eh mon gars! Si tu veux, lui dit un vieux marin,

Attraper la morue, le congre ou quelques thons,

Prends la mer ou du moins, fais flotter ton bouchon

Plus loin; là où tu es, tu pêches ta disette

Ou des crevettes!"

 

Le vieux avait raison: pour avoir ce qu'on veut,

Il faut savoir parfois se mouiller les cheveux;

Plus loin est le bouchon,

Plus gros est le poisson.

 

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 LES CROCODILES

 

 Au soleil, loin d'ici, sur une petite île,

Venait de pondre un crocodile.

Et très vite les oeufs éclosent dans le sable

Et les petits monstres veulent passer à table.

 

Ils ouvrent les râteaux leur servant de mâchoires

Et attendent que leurs parents y fassent choir

Vers blancs, mouches crevées, boyaux, fiente des mers:

Tout ce que peut donner le grand coeur d'une mère.

 

Or, parmi les petits, très tôt, dès le berceau,

L'un a le cou plus raide et se dresse plus haut

Ou son cri est plus fort, il bouscule ses frères:

Eh bien, c'est lui d'abord que nourrira sa mère.

 

C'est comme au restaurant ou chez votre crémier:

Celui qui crie plus fort est servi le premier;

Plus il est chiant et forte tête,

Plus on écoute sa requête.